Mai 2006
EXERCICE 2005
RAPPORT
D'ACTIVITE
La Bellevilleuse se recentre sur
le quartier de Belleville
dans le cadre d'une action plus collective
La Bellevilleuse est une association relevant de la loi 1901
Siège social : 43, rue Ramponeau,
75020 Paris.
Tel. : 01.46.36.36.16. Fax : 01.46.36.24.24, e-mail : la.bellevilleuse@wanadoo.fr
AAB : (Association des)
Ateliers d’Artistes de Belleville
ADELS: (Association pour la
Démocratie et l'Education Locale et Sociale
APL : Aide Personnalisée au
Logement
APUR : Atelier Parisien
d'URbanisme
ASQP : association Agir
Solidairement pour le Quartier Popincourt
CAF : Caisse d'Allocations
Familiales
CLU : Commission Locale
d'Urbanisme
COS : Coefficient
d'Occupation des Sols, définissant la densité du bâti.
DAC : Direction des Affaires
Culturelles
DASCO : Direction des
Affaires Scolaires (Ville de Paris)
DASES : Direction de l’Action
Sociale, de l’Enfance et de la Santé (Ville de Paris)
EDL: Equipe de Dévellopement
Local
FSL : Fonds de Solidarité pour
le Logement
HLM : Habitation à Loyer Modéré
OAHD : Opération d'Amélioration
de l'Habitat Dégradé
OPAC : Office Public
d'Aménagement et de Construction (Office HLM)
OPAH : Opération Programmée
d'Amélioration de l'Habitat
PDP : Plan de déplacement de Paris
PIG : Plan d'Intérêt Général
PLU : Plan Local d'Urbanisme
(succède au POS depuis la loi SRU)
POS : Plan d'Occupation des
Sols
RIVP : Régie Immobilière de la
Ville de Paris
SADI : Service gérant le
patrimoine en diffus de la Ville de Paris
SEMAEST : Société d’Economie
Mixte
SIEMP : Société Immobilière
d'Economie Mixte de la ville de Paris
STH : Service Technique de
l’Habitat (Ville de Paris)
I. LES GRANDS PROJETS PARISIENS D'AMENAGEMENT URBAIN
1.1 Le
Plan Local d’urbanisme (PLU)
1.2 . Le
Plan de Déplacement de Paris (PDP)
II. LA VIE LOCALE ET LES PROJETS BELLEVILLOIS
2.1 Le
suivi de l’action contre l’insalubrité et en faveur de la réhabilitation
2.2
Poursuite des aménagements du Quartier Vert et autres projets Voirie
mise en place d’un nouveau plan de circulation
du quartier
l’inauguration de la rue de tourtille
Un aménagement non concerté rue Julien Lacroix
l’élaboration du budget participatif voirie 20ème
2.3 le
suivi de la mission SEMAEST sur la redynamisation des activités
2.4 La
piscine de la rue Dénoyez
2.5 Une tentative de redéfinition de la
convention de la Forge de Belleville
2.6. Le devenir
incertain du programme de construction du 21/25 rue Ramponeau
2.7 La
livraison des derniers programmes de logements
2.8
Quelques autres projets d'aménagement ou de construction
le 82-
84 rue Julien Lacroix (angle rue de Belleville )
Réaménagement de la place Alphonse Allais
2.9
Quelques projets sans suite à ce jour.
Le projet de création d'un restaurant associatif
au sein du foyer Bisson
Un Jardin Pédagogique pour l'école du 38 rue
de Tourtille
III. ŒUVRER AU RENFORCEMENT DES PARTENARIATS
3.1 Le
travail avec les conseils de Quartier 20ème et aussi 19ème
Le Conseil
de quartier Bas-Belleville -19ème
Le Conseil de quartier Belleville -20ème
3.4 Le
Séminaire à l'Ecole d'architecture Paris-Belleville
3.5 Le
Forum de la participation des citoyens de Belleville
IV. LES ACTIVITES D’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
4.1 Les
missions d’accompagnement au relogement
4.2
L’accompagnement social des familles du bas-Belleville
1989-2005 : Le
Bas Belleville s’est considérablement transformé. Au cours de ces seize années,
la Bellevilleuse a accompagné ces évolutions. Elle a contribué à ce que
certaines d’entre elles adviennent (réhabilitations, aménagements…), elle a
pris la mesure des autres ou des effets non recherchés de certaines de ses
interventions.
Aujourd’hui, le
Bas Belleville est un quartier presque « normalisé », rapproché du centre par
la modification de l’organisation générale de la Ville et du déplacement de ses
populations et de son animation vers l’est, rattrapé par l’évolution du marché
immobilier, se saisissant des derniers quartiers populaires parisiens et de proche
banlieue, et en en changeant au fil des années la population. Son habitat
autrefois très dégradé, souvent insalubre, a été en grande partie réhabilité ou
parfois reconstruit. Beaucoup de ses habitants ont pu demeurer là : certains de
manière positive, grâce à notre action, en réoccupant les logements réhabilités
ou reconstruits dans le cadre de l’opération du bas-Belleville, ou encore ayant
vu leur logements ou immeubles bénéficier d’aides importantes à la
réhabilitation. Pour d’autres, cela reste une contrainte, parce leurs logements
sont toujours insalubres ou très dégradés et que, demandeurs de logements
sociaux depuis des années, ils en sont réduits à patienter pour espérer accéder
un jour à un logement décent, ici ou ailleurs. Ces derniers, nous continuons de
les recevoir pour les accompagner dans leurs démarches administratives.
Si l’action de La
Bellevilleuse a contribué, en revendiquant le relogement sur place de tous les
habitants qui le souhaitaient, à travers son exigence de construction et de
réhabilitation de programmes de logements sociaux, à préserver le droit à la
ville pour les populations défavorisées du quartier, elle n’a pas pour autant
contribué à figer le quartier. Celui-ci a évolué, au gré des transactions
immobilières, et s’est en partie « gentrifié ». De sorte que la mixité sociale
et culturelle du quartier, mise en avant par La Bellevilleuse, dès la fin des
années 80, s’est en quelque sorte amplifiée et presque exacerbée. La
confrontation des cultures et des modes de vie y est ici un exercice au
quotidien avec ses difficultés et ses richesses. Bref, tout ce qui fait le
mélange propre à ce quartier (« Belleville terre de contrastes » pourrait
titrer un documentaire en mal d’inspiration) en fait sa spécificité.
Bien sûr, et c’est
une bonne chose, La Bellevilleuse n’est plus seule à accompagner l’évolution du
quartier : un tissu associatif plus que dense, un conseil de quartier renouvelé
et très actif du côté du 20ème et un réveil de celui du côté 19ème, nous
permettent de nous appuyer mutuellement les uns sur les autres et créer ainsi
de nouvelles synergies. Ce tissu dense, ces réseaux actifs et réactifs
compensent largement l’affaiblissement de nos adhérents actifs, rendant la
charge souvent trop lourde pour ceux qui restent pour pouvoir être partout où
les problèmes se posent.
Dans un autre
domaine, 2005 aura été pour la Bellevilleuse une année d’un double changement
de cap. En début d’année, nous avons connu une accélération des missions de
suivi de relogement, suite à un choix que nous avions fait de répondre à un
appel d’offres de la Siemp. Puis, à la fin de cette même année, après en avoir
longuement débattu entre adhérents actifs et au sein du conseil
d’administration, nous avons pris la décision d’arrêter totalement cette mission,
et par ricochet de ne plus avoir de salariés à l'association. Ce choix, que
nous avons voulu lucide et responsable, nous permettra de nous recentrer sur
des objectifs plus proches de ceux qui ont prévalus à la création de
l'association, moins techniques et plus centrés sur le quartier et son
aménagement.
Depuis l'année 2003, nous nous sommes fortement investis
sur l'élaboration du futur Plan Local d'Urbanisme (PLU) ainsi qu’en témoignent
les rapports d'activités des années précédentes.
En juin/juillet 2005 une étape très importante de ce
processus a été l'enquête d'utilité publique, destinée à recevoir les remarques
des habitants, associations, élus locaux, etc.. à ce projet finalement établi
par les services techniques de la Ville et voté fin janvier 2005 par le Conseil
de Paris. On peut rappeler que nos interventions en 2004, liées au travail fait
en commun avec les conseils de quartier du 20ème arrondissement et
en particulier celui de Belleville (20ème), et aussi le conseil de
quartier du Bas-Belleville (19ème) avaient déjà permis une nette
évolution du projet présenté à cette enquête : augmentation significative du
nombre de bâtiments notés au titre la protection du patrimoine, mise en place
de "filets de hauteurs" (limitant les hauteurs des façades sur rue
d'immeubles référencés sur la cartographie), linéaires des rues à l'activité
commerciale protégée accru d'un certain nombre de rues secondaires, etc...
Tout le premier trimestre 2005 a donc été consacré à
l'analyse de cette version du projet finalement présenté à l'enquête publique,
puis à l'élaboration de listes de bâtiments à rajouter encore aux protections
de patrimoines, aux limitations ponctuelles souhaitées de densités via les
"filets de hauteurs », aux linéaires -et à des pôles- de protections
renforcés des locaux d'activités. Par ailleurs , nous avons travaillé à
l'élaboration de courriers portant sur des demandes de réglementations à apporter
au PLU: commissions locales d'urbanisme, protections accrues sur les locaux
commerciaux et d'activités, suppression des zones favorables aux bureaux dans
certains secteurs cartographiés, préservation de secteurs de faubourgs
d'activité artisanales, préservation des angles de rues, végétalisation, règles
de création de stationnement souterrain, augmentation de la part de logements
sociaux, etc...
Des contacts ont été pris avec divers élus pour définir des
stratégies d'intervention et de soutiens mutuels. Des réunions ont été
organisées entre les divers référents pour l'urbanisme des conseils de
quartiers afin de coordonner et repartir nos demandes auprès des commissaires
enquêteurs. Enfin, un gros travail en
étroite collaboration avec le service d'urbanisme de la mairie du 20ème a été réalisé pour hiérarchiser les
priorités afin que l'adjointe à l'urbanisme relaie nos demandes auprès du
commissaire enquêteur. Le 24 mai, la Commission Locale d'Urbanisme du 20ème
a permis de finaliser la coordination entre les divers conseils de quartier et
associations travaillant sur ce thème.
La Bellevilleuse a également été un élément moteur auprès
du conseil de quartier du bas-Belleville 19ème, pour établir
documents, courriers, demandes sur la partie de Belleville comprise dans le 19ème,
créant ainsi un vrai début de travail transversal à ces deux parties du
quartier séparés par la frontière administrative des arrondissements. Bien sur
l'idéal aurait été de pouvoir réaliser ce travail au niveau des quatre arrondissements
de Belleville, ce qui n'a pas été possible faute de temps et de moyens .
Pendant l'enquête publique, les commissaires enquêteurs ont
été rencontrés. La Bellevilleuse a écrit beaucoup des courriers signés
conjointement soit par les conseils de quartier Belleville (19 et 20ème)
et d'autres associations locales, soit par plusieurs conseils de quartiers du
20ème. La quantité de documents et annexes transmis au commissaire
enquêteur a donc été assez conséquente
(au moins une centaine de pages de documents) et ces deux arrondissements ont
été cités comme particulièrement productifs en ce domaine.
Voir annexe N° 1 exemple de
courriers au commissaire enquêteur
On a pu voir, début 2006, lors du rendu du rapport des
commissaires enquêteurs qu'une faible partie seulement de ces demandes ont été
prises en compte au regard du nombre de celles formulées. Malgré tout, de
nouvelles avancées ponctuelles (cartographiques en particulier) ont pu être
observées (protection patrimoniale et
commerciale notamment).
Voir annexe N° 2 exemple évolution
linéaire commercial protégé
Concernant les demandes plus générales sur la
réglementation, on peut dire que rien ou presque n'a été retenu. Une de nos
demandes (parmi beaucoup d'autres) qui nous tenait le plus à cœur concernait la
demande de création de commissions locales d'urbanisme destinées à suivre
l'évolution globale du projet du PLU, et à l'échelle de l'arrondissement être
consulté sur des projets architecturaux sensibles.
Les élus pourront toutefois, lors du vote définitif qui
devraient intervenir mi-2006, déposer à nouveau des amendements en s'appuyant
sur les demandes des habitants, formulées lors de l'enquête publiques, qui
n'ont pas été retenues. Ce travail est en cours en 2006.
Une autre demande un peu "technique" portée par
la Bellevilleuse (et soutenue par quelques conseils de quartier) concernait un
principe que nous avions appelé "COS réparateur" destiné à
"réparer" les plus graves erreurs architecturales des décennies
passées (autorisation de remplir-en surdensité- d'anciens retraits
d'alignements en rez-de-chaussée); cette notion a été partiellement intégrée au
règlement général.
Par ailleurs La
Bellevilleuse a été sollicitée pour participer à un débat organisé par le PCF
20ème sur le PLU en janvier 2005, et par les Vert 20ème
en mars 2005 pour expliquer les débats et les enjeux sur ce PLU, et inciter les
habitants à participer activement à l'enquête publique.
Nous avons également
participé, lors de la journée de la démocratie locale organisée par la Mairie
du 20ème pour célébrer les 10 ans de démocratie locale dans
l'arrondissement, à une après-midi d'information des habitants du 20ème,
destinée à faire connaître le travail réalisé par les conseils de quartier du
20ème au cours de laquelle nous avons exposé notre travail réalisé
sur le PLU. Des explications et incitations à participer à l’enquête ont été
faites lors de chaque réunion du conseil
de quartier plénier, via des envois par internet à notre listing.
Le rôle de la Bellevilleuse,
en lien avec l’association « les Coteaux de Belleville » et des
différents Conseils de Quartier a donc été déterminant dans le résultat final
qui sera voté en 2006. Il suffit de comparer les cartes de notre quartier sur
les secteurs situés sur les 19 et 20ème avec ceux situés sur les
arrondissements voisins pour en saisir la portée.
Voir annexe N°
3 Extrait cartographique PLU
La Ville de Paris a lancé en
novembre 2005 une concertation sur la politique municipale des déplacements
pour les 15 prochaines années. Les principaux thèmes abordés concernent les
espaces publics, la circulation et le stationnement, le transport de
marchandises et les liaisons Paris Banlieue.
Commencée en décembre, la
concertation va se dérouler pendant tout le premier semestre 2006 avec deux
étapes principales : réflexion et premières propositions au niveau des
quartiers, puis synthèse et propositions au niveau de l'arrondissement.
La démarche du PDP est
largement en continuité avec le Plan Local d'Urbanisme ainsi qu'avec le travail
réalisé à l'occasion de la concertation relative au Quartier Vert. C'est
notamment le cas en ce qui concerne les espaces publics (trottoirs, voirie,
carrefours…) où il sera nécessaire d'intégrer le travail réalisé à l'occasion
du PLU.
La Bellevilleuse s'est
investie dans le processus à travers les deux
Conseils de Quartier de Belleville des 20éme et 19éme
arrondissements. Cette participation s'est concrétisée à travers plusieurs
réunions de travail des dans les deux Conseils de Quartier.
Nous avons également
participé à plusieurs séances de la Commission extra municipale Déplacements de
la Ville de Paris qui ont été l'occasion d'échanges fructueux entre élus,
techniciens, représentants des associations et des Conseils de Quartier de
différents arrondissements, sur des expériences concrètes (aménagement de la
voirie, stationnement, transport de marchandises…) en cours ou en projet à
Paris ou dans d'autres villes européennes.
Reprenant ce qui avait été
réalisé à l'occasion du PLU, des visites de terrain ont été réalisées pour
identifier les problèmes et les besoins liés aux espaces publics et au
stationnement
Dans le 20ème ,
la réunion PDP sur les espaces publics a montrée une certaine convergence des
demandes de plusieurs Conseils de Quartiers.
Une initiative innovante est
à souligner : une visite spécifique au fonctionnement de la rue de Belleville a
été réalisée conjointement par les deux Conseils de Quartier de Belleville des
20ème et 19ème arrondissements (voir plus loin,
paragraphe III : œuvrer au renforcement des partenariats)
Globalement, les premiers
constats et propositions des Conseils de Quartier rejoignent les objectifs
principaux du Plan de Déplacements de Paris: améliorer la qualité de l'air et
lutter contre la pollution, rendre la ville accessible à tous notamment par une
meilleure qualité des transports en commun, développer le confort et la
sécurité des déplacements piétons, accroître la vitalité économique et la
création d'emplois, améliorer les relations entre la banlieue et Paris.
La suite de la concertation
PDP, au cours du premier semestre 2006, permettra de préciser si les
propositions concrètes des Conseils de Quartier rejoignent ces objectifs
généraux partagés par la majorité des participants aux premières réunions.
L'Opération programmée
d’amélioration de l’habitat (OPAH) du Bas-Belleville, qui avait démarré en
juillet 1998, a pris fin le 31 décembre 2003 après cinq ans et demi d’activité.
Ce dispositif, au fonctionnement duquel La Bellevilleuse s’est beaucoup
investi, avait donné des résultats hors du commun grâce notamment à son
caractère très incitatif et à son périmètre restreint : sur un total de 84
immeubles concernés, 67, soit plus de 75 % du parc concerné, s’étaient
engagés dans des travaux ou avaient voté des travaux, alors que le bilan est en
moyenne de 20 % dans les autres OPAH parisiennes.
Un important travail de
redressement des copropriétés du quartier restait cependant nécessaire pour
conforter la dynamique engagée. La Bellevilleuse a donc activement milité en
faveur de la mise en place de nouveaux dispositifs, pour par exemple favoriser
le démarrage de travaux de remise aux normes des logements, les travaux ayant
principalement porté jusqu’alors sur les parties communes, ou encore pour un
déblocage de la situation dans les copropriétés les plus difficiles où rien
n’avait pu être engagé pendant l’OPAH. De nombreux immeubles du Bas-Belleville
ont ainsi été intégrés par la Ville dans le programme d’intérêt général (PIG)
confié à la Société Immobilière d’Economie Mixte de la Ville de Paris (SIEMP)
-- 46 immeubles -- d’une part et dans
l’Opération d’Amélioration de l’Habitat Insalubre (OAHD) confié au Pacte de
Paris -- dix autres immeubles.
La Bellevilleuse s’est en
effet beaucoup battue pour que les efforts de la Ville pour
« re-qualifier » le quartier du Bas-Belleville ne s’arrêtent pas du
jour au lendemain et donc d’une part pour que les programmes de réhabilitation
démarrés soient menés à leur terme et d’autre part pour convaincre les
copropriétaires qui n’avaient pas encore voté de travaux de le faire.
Une fois ces arbitrages
rendus, notre association s’est également préoccupée de faire perdurer la
réflexion collective qui avait prévalu dans le cadre de l’OPAH du
Bas-Belleville et qui avait tant contribué à son efficacité. Elle a ainsi
obtenu le principe d’un comité de suivi de l’action de la SIEMP (l’opérateur du
PIG) et du Pacte de Paris (l’opérateur de l’OAHD) sur Belleville. Ce comité,
qui s’était réuni pour la première fois le 1er octobre 2003 et à
quatre reprises en 2004, a poursuivi son travail en 2005 à l’occasion de quatre
réunions – le 25 janvier, le 18 mai, le 22 septembre et le 24 novembre – en
présence notamment des Adjoints compétents du Maire du 20e, de la
SIEMP, du Pacte de Paris, du Service Technique de l’Habitat de la Ville de
Paris (STH, en charge des procédures d’insalubrité et bien sûr de La
Bellevilleuse.
Ces réunions de plusieurs
heures chaque fois ont été l’occasion de faire le point sur les différents
outils accompagnant le PIG et l’OAHD (fonds de préfinancement, syndic social,
prêts relais, acquisitions foncières) et sur chacun des immeubles concernés par
les nouveaux dispositifs et de réfléchir ensemble aux stratégies de
redressement engagées.
La Bellevilleuse est notamment intervenue lors de ces réunions sur les immeubles du :
-
36,
rue de Belleville : incapacité du propriétaire unique de faire face à
l’entretien des travaux, nombreuses situations locatives bancales, nécessité
d’acquérir l’immeuble. Il est décidé d’inclure ce bâtiment dans le futur
Périmètre de restauration immobilière (PRI), ce qui donnerait à la ville à la
possibilité de procéder à une expropriation si les travaux prescrits ne sont
pas réalisés ;
-
31,
rue Ramponeau : propriétaire indélicat, visites du Service Technique de
l’Habitat (STH) de la Ville de Paris et des services de la Préfecture.
Engagement de travaux d'office sollicité. Lutte contre les ateliers clandestins
et situations locatives abusives. Les procédures coercitives s’engageront à la
suite des actions engagées à l’encontre du même propriétaire au 95, rue Julien
Lacroix ;
- 112, boulevard de Belleville :
nécessité d’évaluer le coût de la deuxième tranche de travaux, de la nécessité
d’adopter le label « copropriété en difficulté » et d’évaluer le
montant des subventions auxquelles les propriétaires auraient droit.
-
14-
16, rue Dénoyez et 20-22, rue Dénoyez : nécessité de changer de syndic et
d’architecte pour la deuxième tranche de travaux, ce qui sera fait dans le
cours de l’année ; trottoirs défoncés dans le 14-16, rue Dénoyez,
gouttières dégradés et problème de salubrité du bâtiment du 20-22, rue
Dénoyez ; décision est prise de saisir d’une part la voirie et d’autre
part le Service d’administration des immeubles de la Ville de Paris (SADI),
saisines qui aboutiront à la réalisation des travaux requis ;
-
39,
rue Ramponeau : l’association Les Sœurs de Nazareth qui sert des repas aux
SDF est source de nuisance pour l’immeuble et le voisinage, son local étant
totalement inadapté à sa mission. Décision a été prise de saisir la SEMAEST, la
société d’économie mixte chargée de redynamiser le tissu commercial du
quartier, pour savoir si elle n’a pas un local adapté à sa disposition.
L’année 2005 aura par
ailleurs vu le lancement des plans de sauvegarde, dispositif d’aides renforcées
(70% du montant des travaux subventionnables) en faveur duquel notre association
plaidait depuis plusieurs années pour les copropriétés les plus difficiles du
quartier. Le plan de sauvegarde est une démarche globale dont le but est de
définir une stratégie de redressement articulée en trois volets : un volet
de gestion et de fonctionnement, un volet technique et un volet social.
Notre association a ainsi
participé en avril 2005 à la commission d’élaboration du plan de sauvegarde de
la copropriété du 27-29, rue Ramponeau qui a abouti aux pistes d’actions
suivantes :
-
améliorer
la gestion et le fonctionnement de la copropriété : implication renforcée
des copropriétaires, accompagnement du conseil syndical, recherche d’économies
de charge, traitement des impayés, clarification de la situation juridique de
la voie privative partagée avec les immeubles des 31 et 33, rue
Ramponeau ;
-
améliorer
les conditions d’habitation des résidents en engageant des travaux sur les
parties communes (missionnement d’un architecte pour l’identification des
priorités et l’établissement d’un programme pluriannuel de travaux) et sur
les parties privatives (visite de chacun des logements en ciblant en
particulier les fuites et défauts d’étanchéité).
Deux autres copropriétés --
celles des 40, 42 rue de Tourtille – sont également concernées par un plan de sauvegarde
sur le bas-Belleville et nous avons également participé à une réunion du même
type. La problématique y est toutefois différente puisque dans l'une il y a un
copropriétaire majoritaire plutôt réfractaire au processus de réhabilitation et
dans l'autre une forte implication de la Siemp des occupants très difficiles à
impliquer ne serait que pour autoriser la visite de leur logements. Dans ces
situations il s'agit de manier à la fois l'incitatif et le coercitif.
La mise en place du nouveau
plan de circulation sur bas-Belleville au début de 2005 a été quelque peu
chaotique : des habitants mécontents, en particulier des riverains de la rue
Jouye-Rouve (devenue il est vrai le passage obligé pour entrer dans le
quartier) s'étant manifestés, une réunion sur place avec le Conseil de Quartier
et des représentants de la Mairie a permis d'entendre leurs doléances; des
solutions de nouvelles modifications ou aménagements mineurs ont été envisagés,
mais il semble que spontanément le calme soit revenu dans les esprits au fur et
à mesure que les nouvelles habitudes se sont mises en place. Quoi qu'il en soit
ce plan de circulation n'a pas eu pour conséquence l'apoplexie annoncée par
certains, et au contraire les petites rues du quartier ont largement bénéficié
d'une réduction de la circulation. Nous restons cependant demandeurs de petits
aménagements complémentaires pour remédier aux dysfonctionnements les plus
évidents, comme de la rue Jouye–Rouve.
Le 21 mai 2005 a été enfin
officiellement inauguré le nouvel aménagement de la rue de Tourtille.
Ce projet que nous avons porté très largement pendant deux ans, avait été
réalisé au cours de l'année 2004 et est devenu peu à peu le projet
"phare" du Quartier Vert de Belleville. A ce jour cela reste le seul
aménagement novateur de ce quartier, les autres aménagements réalisés se
bornant à des élargissement de trottoirs, des
réaménagements de carrefours avec des ralentisseurs devenus classiques.
Rue de Tourtille, l'idée était de réaliser un aménagement d'un type un peu
nouveau à Paris, à savoir une rue non pas piétonne puisque cela semblait peu
réaliste, mais une rue où le piéton deviendrait prioritaire et la voiture
tolérée à vitesse très réduite (15km/h) et de manière très limitée, via le
nouveau plan de circulation proposé par la Bellevilleuse et accepté après
beaucoup de réticences par les services de la Voirie.
L'organisation de cette
inauguration a été presque naturellement confiée à la Bellevilleuse au nom du
Conseil de Quartier. Il a été finalement décidé de l'organiser pendant le
week-end des portes ouvertes des Ateliers d'Artistes de Belleville, au mois de
mai. En présence des élus du 20ème arrondissement et de la Mairie de
Paris, le Conseil de Quartier a financé une animation musicale et une buvette,
des habitants ont apporté des plats à partager; dans le cadre des portes
ouvertes des AAB, deux artistes avaient par ailleurs imaginé des interventions
artistiques sur le thème de l'eau retenu pour ces portes ouvertes. Pour rester
dans ce thème de l'eau, La Bellevilleuse avait de son côté installé des
"périscopes" présentant des photomontages de la rue de Tourtille
« réclamant » sa transformation en Venise du 20ème
arrondissement, clin d’oeil à notre réputation de demandeurs du "toujours,
mieux". Enfin, nous avions demandé une autorisation pour bloquer
physiquement la circulation des véhicules pour le week-end, permettant aux très
nombreux visiteurs de flâner réellement dans cette rue, aux artistes, riverains
ou non, de l’investir à leur guise, aux terrasses de café de s'y étendre. Ces
deux journées ont donné à la rue une vraie atmosphère de fête.
Annexes N° 4 (3 photos: fête , discours, périscope)
Juste avant cette
inauguration, de nouveaux panneaux que nous réclamions avec insistance,
signalant les restrictions de circulation avaient été mis en place. Par contre,
les ralentisseurs intermédiaires, promis par le services de la voirie, restent
à ce jour toujours en attente de réalisation, et l'on peut sans risque prédire
que sans relance de notre part ou des parents d'élèves, ceux-ci ne seront pas
mis en place. Car de trop nombreux véhicules continuent à emprunter cette rue,
et le plus souvent à une vitesse largement supérieure aux 15km/h autorisés, ce
qui représente un danger régulièrement signalé aux responsables de la Voirie,
notamment en raison de la présence des deux écoles.
Nous ne manquerons pas de réintervenir auprès de services techniques et des
élus en vue de remédier à cette situation.
L’été 2005 a vu naître un
aménagement non concerté qui nous a beaucoup contrarié: la rue Julien Lacroix ayant
été totalement rendue aux piétons pour sa portion située entre le parc de
Belleville et le square, il avait été convenu qu'il n'y aurait pas de budget
suffisant pour reprendre en totalité l'aménagement des trottoirs et de la
chaussée. Nous avions alors avec le Conseil de Quartier imaginé des
propositions d'aménagement sommaire de l'existant : bancs, tables de jeux,
parcs à vélos, etc… dans les anciennes places de stationnement revêtues en
pavés ("lincolns") ; cette proposition se voulait économique puisque
destinée à être un jour repensée en totalité. Au lieu de cela nous avons eu la
très désagréable surprise de découvrir le lancement, sans en en avoir été le
moins du monde informés, d'un nouvel aménagement pour le moins absurde et
sûrement plus coûteux : suppression des dits "lincolns", remontés au
niveau des anciens trottoirs, avec
remise en place d'une vraie chaussée centrale bien marquée, le tout
bitumé et comportant des grilles de protection séparant les piétons marchant
sur les côtés … des piétons marchant au milieu sur l'ancienne chaussée
désaffectée.
Le coup de colère que nous
avons alors exprimé auprès des services de la mairie du 20ème et de
la Voirie n'aura pas été inutile puisque début 2006, lors de l'élaboration
définitive des projets d'aménagements de la place Maurice Chevalier et de la
rue de la Mare, nous avons été très largement consultés avec le Conseil de
Quartier et nos propositions reprises
en très grande partie pour le projet définitif. Une réflexion s'est par
ailleurs engagée sur un réaménagement global de la rue de Belleville déjà
évoqué dans le chapitre sur le Plan de Déplacement de Paris (PDP).
Au sein du Conseil de Quartier
de Belleville 20ème, nous participons activement à l'élaboration du
budget participatif voirie, ce qui consiste au choix des priorités de travaux
de voirie à réaliser dans les différents quartiers du 20ème. Aussi
il a été décidé que pour la fin de cette mandature, seraient réalisés en
priorité sur le quartier Belleville, le réaménagement de la rue d'Eupatoria,
puis de la rue Henri Chevreau, et si le budget le permet, le réaménagement de
la rue de l'Ermitage.
Un travail prioritaire est
en outre demandé sur le petit secteur de la rue de Belleville face aux
emmarchements situés vers le 68/74 de la rue rendant le passage difficile pour
les piétons, et quasi impossible les croisements avec poussettes, caddys, etc…
: suppression du stationnement côté impair à cet endroit de la rue permettant
un élargissement du trottoir côté pair (ou à minima déplacement des croix de St
André et remplacement par potelets implantés sur la bordure même du trottoir en
granit, permettant de gagner au moins 30 cm dans un premier temps )
Depuis déjà deux ans, la
SEMAEST a été missionnée pour une durée de 10 ans par la Ville pour redynamiser
le tissu commercial du bas-Belleville. On pouvait espérer qu’en 2005, la
vitesse de croisière serait atteinte et que des résultats tangibles seraient
déjà visibles
En avril 2005, nous avons
rencontré des associations travaillant sur d’autres quartiers de Paris où la
SEMAEST intervient aussi (lutte contre la « mono activité »).
Nous avons noté que l’appréciation du travail réalisé par la SEMAEST diffère
selon les quartiers et est notamment mieux perçu par l’association ASQP (Agir
Solidairement pour le Quartier Popincourt) et l'association de quartier des Gravilliers); preuve s'il en était
encore besoin que nos problématiques sont très différentes (et parfois opposées
dans les solutions à apporter) puisque leur problème commun n’est pas le manque
d’activité mais plutôt son trop plein. Et la transformation en logements des locaux
d'activités dans les cours par exemple leur paraît tout à fait souhaitable.
Deux réunions du groupe de
travail local de la mission Semaest Belleville –Amandiers ont eu lieu en 2005.
La convocation de la première à été l’objet d’une tension avec la Mairie du 20ème,
cette dernière ne souhaitant pas élargir plus que prévu à l’origine la
représentation des associations ou acteurs locaux travaillant sur le secteur.
Nous avons toutefois vivement réagi à cette "mise au pas" et
imposé par ailleurs que notre association puisse être représentée par plusieurs
personnes selon leur disponibilité pour pouvoir assister à des réunions
programmées en journées.
Nous sommes bien obligés de
constater que les choses avancent bien plus lentement que nous ne l'espérions. Certes
un certain nombre de locaux ont bien été préemptés par la Semaest, mais on voit
peu de boutiques réellement réoccupées par les soins de celle-ci ; peu de
gens dans le quartier ont entendu parler de son action. Et régulièrement nous
accueillons des personnes à notre local qui nous demandent des informations sur
des possibilités de locaux à louer: alors même qu’ils semblent chercher
activement dans le quartier, voire être en négociation avec des bailleurs
sociaux, beaucoup n’ont jamais entendu parler ni de la Semaest, ni d’aides
particulières concernant ce secteur. Certes un petit journal (dans lequel la
Bellevilleuse a été interviewée) a bien été distribué dans les boites aux
lettres des habitants, mais bien peu semblent l’avoir lu, et de plus, les candidats
pour des créations d’activité économique sur le quartier n’habitent pas
forcément sur place ou même ne recherchent au départ pas sur ce quartier en
particulier. Il nous semble que le premier travail que devrait mener la Semaest
consisterait en une information de manière bien plus visible dans le quartier
(affichage explicatif plus fourni et plus percutant sur les vitrines des
boutiques préemptées par exemple, ou diffusion de l’information à l’échelle
parisienne via les journaux municipaux, voire insertions publicitaires).
Notre expérience nous montre
que les candidats existent et sont nombreux à rechercher des locaux, mais sont
souvent découragés par les conditions d’accès demandées que ce soit par des
propriétaires privés ou des bailleurs sociaux : montant des loyers trop
élevés, cautions, travaux lourds à réaliser à la charge du preneur, parcours
d'obstacles administratifs à franchir, etc…
Fin 2005 toutefois une préemption importante de la SEMAEST a eu lieu ; elle a évité la vente à un promoteur privé de très grands locaux d’activités situés rue Ramponeau et rue Bisson, qui auraient très sûrement été transformés en un programme de logements. Enfin on peut malgré tout noter un léger frémissement depuis ces derniers mois avec l’ouverture de quelques nouveaux commerces ou locaux d’activités dans les petites rues du bas –Belleville.
Le projet phare que devait
représenter l’Hôtel des Postes (angle Ramponneau Belleville) a été largement
évoqué, étudié pendant cette année par la Semaest. Une équipe d’architecte a
estimé le montant de travaux nécessaire pour une remise en état du bâti (2 800
euros du m2) … et puis finalement on verra plus loin (chapitre 2.4) que ce
projet est gelé pendant deux ans minimum pour permettre à ce bâtiment de servir
de local d’appoint au chantier de la Piscine de la rue Dénoyez.
En ce qui nous concerne il
faut bien reconnaître que de toutes façons nous n’avons pas à ce jour les
capacités suffisantes pour porter un projet d’une telle ampleur (900m2 de
surface), puisqu’il devra s’agir d’un projet « rentable »
économiquement, capable d’assumer un loyer en rapport avec le marché et
l’emplacement stratégique que représente ce bâtiment. Et ce n’est pas faute d’y
avoir travaillé , réfléchi, rêvé… Ces deux années supplémentaires seront peut-être
l’occasion d’avancer sur un projet viable et de trouver des porteurs capables
d’assumer celui-ci.
En novembre, nous avons
participé à une dernière réunion de présentation du projet piscine et centre
sportif sous sa forme quasi définitive. Nous avons noté avec satisfaction de
nouvelles évolutions positives, à savoir principalement la prise en compte de
beaucoup de nos remarques lors du jury et des réunions qui avaient suivi. En
effet, nous avions voté pour ce projet tout en exprimant une réserve majeure
sur la position des bassins situés au niveau du 1er étage, ainsi que
diverses réserves secondaires.
Le bassin a été notoirement
redescendu et se trouvera donc non plus au niveau du 1er étage, ce qui nous paraissait peu pertinent,
mais à peine surélevé par rapport au niveau de la rue, cela permettant une
vision des bassins depuis la rue et une gêne bien moins importante pour les
riverains immédiats situés en face. A noter toutefois que cette évolution
s'accompagne d'une contradiction puisque le lauréat Patrick Berger avait
justement gagné ce concours en partie grâce cet argument de creuser moins
profondément dans le sous–sol en positionnant
le bassin au 1er étage. Mais la partie ainsi creusée dans ce
dernier projet étant limitée au centre de la parcelle, il est vrai que le
risque pour les bâtiments alentour paraît cependant très faible et nous en
avons accepté le bien fondé.
La façade a gagné aussi en
animation par l'ajout de nouveaux éléments la rendant moins massive, et une
meilleure jonction avec les murs pignons des immeubles voisins a été obtenue
par des « passerelles » vers le n°4 de la rue. Enfin une petite
terrasse privative qui prolonge sur la façade avant le logement du gardien au
dernier étage contribuera à animer cette façade. Par ailleurs, une terrasse en
bois est à présent prévue sur le toit, mais accessible depuis les salles de
danse et d'arts martiaux et non depuis la piscine elle-même ; cela
devrait contribuer à ne pas avoir de gêne majeure sonore pour les riverains, ce
qui constituait dès le départ une de nos exigences, comme l’aurait été le
solarium initialement envisagé.
Une surprise de taille nous
attendait lors de cette présentation : l' « hôtel de postes »
(angle rue Ramponeau/bd de Belleville) sera utilisé en "base de vie"
pour les 2 ans du chantier (bureau de chantier , vestiaires, etc..). Surpris
d'apprendre ce fait incidemment, nous en avons toutefois accepté le principe
puisque aucun projet ne semble émerger à ce jour pour ce bâtiment, et qu'au
moins cette occupation temporaire permettra une prise de conscience des
habitants que l' « hôtel de postes » n'est pas à l'abandon
contrairement aux apparences. Par ailleurs nous
avons demandé que les vitrines soient utilisées pour une exposition permanente
du projet piscine et un accord de principe nous a été donné. Nous avons
également souhaité que la SEMAEST utilise une partie des vitrines pour
expliquer sa mission sur le quartier et ses projets concrets ; ce dernier point
semble moins acquis et reste soumis à la volonté de la SEMAEST elle-même de
communiquer plus activement sur le quartier.
Enfin, concernant
l'aménagement de l’espace public, il est quasiment acquis que la rue Dénoyez
sera "semi-piétonne » et nous avons demandé que ce principe soit
étendu à la rue Lémon et au bas de la rue Ramponeau, au droit de l'Hôtel des
Postes. Quel que soit l'aménagement retenu, cette rue sera totalement
réaménagée après la fin des travaux du centre sportif lui-même. Ce projet
devrait être élaboré par l'architecte coordonnateur du bas Belleville,
Jean-Pierre Feugas ou par celui de la piscine Patrick Berger.
Une tempête s'est levée pendant l'année 2005 autour de
l'avenir des occupants de la Forge rue Ramponeau. Un bref rappel historique
s'impose. Entre 1991 et 1996, l'association d'artistes Arclefs, avec le soutien
d'associations du quartier dont la Bellevilleuse, avait permis, d'éviter la
démolition de cet ensemble industriel situé
en fond de parcelle. Après l'adoption, en 1998, par le Conseil de Paris du plan
de référence du Bas-Belleville, l'ensemble du site de la Forge, et une seconde
allée contiguë de cinq ateliers (alors desservie par le 18, rue de Belleville)
est rénové. L'association d’artistes, devenue "La Forge de
Belleville", devient alors officiellement locataire de la Ville de Paris
et réintègre, en 2002, l'usine et la première allée des onze ateliers (la
seconde allée d'ateliers reste, elle, directement gérée par la DAC - Direction
des Affaires Culturelles).
Moyennant un loyer
"raisonnable", une mission d'animation artistique et sociale sur le
quartier leur était demandée en contrepartie. Un représentant de la Ville était
chargé d'épauler l'association, et une commission d'administration du site
(représentants de la Ville, du Conseil de Quartier et de La Forge), avait
théoriquement pour mission de suivre l'évolution du projet.
Au printemps 2005, la Ville
décide de résilier une partie de la convention, concernant l'occupation de
l'usine, et lance un appel à projets ambitieux pour désigner le prestataire
pour les deux années à venir pour la seconde allée d’ateliers (ex 18 rue de
Belleville) et pour l’Usine. Seuls, les onze ateliers de l'allée qui conduit à
cette dernière, voient leur convention de mise à disposition renouvelée à
l'association La Forge de Belleville pour vingt-trois mois.
La Forge de Belleville a
alors pris à témoin les associations du quartier et le Conseil de Quartier pour
demander que ce projet soit revu. Un vœu a été voté par celui-ci, demandant
l'arrêt des procédures en cours, la réunion de la commission d'administration
du site et une présentation par La Forge de son bilan d'animation pour les
trois années passées.
La commission
d'administration du site s'est réunie, pour la première fois, en juillet 2005.
A la demande de la Forge de Belleville et du Conseil de Quartier, nous nous
sommes invités à cette réunion, en raison de notre connaissance de ce dossier
et de ses acteurs. Cette réunion a permis au moins que se rencontrent enfin les
protagonistes de ce conflit (en particulier divers élus de la Ville et du 20ème
et l'association la Forge de Belleville) et de mettre sur la table les
problèmes et enjeux. Nous avons alors largement participé à convaincre
l'association la Forge de répondre à l'appel à projets. Fin juillet, le
tribunal administratif, saisi par la Forge de Belleville, a finalement annulé
celui-ci pour vice de forme.
De très nombreuses réunions
ont été organisées avec les associations et acteurs sociaux du quartier, le
Conseil de Quartier, pour tenter de trouver des solutions à cette crise et
débloquer la crispation sur ce dossier devenu très sensible politiquement.
Concernant le bilan de l'association la Forge de Belleville, il nous est
apparu, certes, parfois insuffisant sur certains aspects (communication en
particulier) mais nous avons noté et reconnu
la montée en puissance régulière depuis deux ans des actions
d'animation, et la réalité des obstacles financiers (pas de subvention de la
Ville, mise à part la modicité du loyer), "géographique" (enclavement
du site derrière ce terrain vague nécessairement clos sur l'avant de la
parcelle), et du contexte difficile de la rue Ramponeau.
Un second appel d'offres a
été lancé puis retiré à son tour à la demande la Forge. Pendant ce temps le
Conseil de Paris a voté une convention d'occupation temporaire (de 2 x 3 mois)
de l'Usine, pour permettre à La Forge de Belleville de continuer à occuper les
lieux pendant la durée de la procédure de négociation et d’appel à projets.
Enfin, avec le Conseil de Quartier nous avons toujours insisté sur la nécessité
d'élaborer un projet en cohérence sur l'ensemble du site, ateliers (les deux
allées) usine, et aussi future partie avant de la parcelle (voir chapitre
suivant 2.6 sur le 21/25 rue Ramponeau). Nous avons aussi pointé l’absurdité de
lancer cet appel d’offres alors que le chantier de l’avant de la parcelle
devait démarrer sous peu.
Indépendamment de ce
conflit, au mois de mai, à la demande de la Forge, nous avons participé à une réunion entre la Forge de Belleville
et l’OPAC pour préparer le chantier de construction au 21/25 Ramponeau qui
devait démarrer dans les mois suivants. Le problème d'accès à la Forge pendant
le chantier a été abordé, d'une part
pour transport des choses encombrantes (sculptures, matériel, etc..) qui ne
passent pas par l'accès de secours du 18 rue de Belleville, d'autre part pour
les artistes et visiteurs; alors que l'Opac a d'abord prétendu que cela était
absolument impossible une solution a finalement été trouvée grâce à Jean-Pierre
Feugas, l’architecte coordonnateur du bas–Belleville.
Nous ne reviendrons pas sur les péripéties
juridiques de l'histoire de ce terrain, ayant tellement retardé le démarrage de
ce projet de logements et de locaux d'activités, dessiné en 1990 par
l'architecte Bernard Huet, décédé peu de temps après. L'enquête publique ayant
eu lieu, la Ville a enfin pu devenir propriétaire de ce terrain, et la
construction sur cette dernière parcelle du projet bas-Belleville, avec celle
de la piscine, pouvait enfin démarrer.
Fin décembre 2004, la
Bellevilleuse organisait dans ses locaux une réunion avec l’association des
Ateliers d’Artistes de Belleville (AAB), la Forge, le collectif Vivre à
Belleville, et le Conseil de Quartier, pour relancer le débat d'idée sur
l'usage des locaux situés en
rez-de-chaussée de ce programme. En particulier sont réévoqués l'ancien projet
de "café-musique", ou une nouvelle idée de restaurant associatif de
quartier, ou autres projets en lien avec ceux de l'immeuble de l'"Hôtel
des postes "(1-3 Ramponeau). L'Association des Ateliers d’Artistes de
Belleville et La Forge de Belleville se déclarent intéressés pour occuper 300m²
environ, soit la plus grande partie des locaux associatifs, pour une galerie
d'exposition. Enfin il est rappelé qu'autrefois un centre de ressources pour
artistes en difficulté avait été évoqué. Par ailleurs, la question d'accès à la
Forge, pendant le chantier, puis dans l’avenir, est bien évidemment soulevé.
L'hostilité clairement
exprimée par l'OPAC à ce libre accès à la Forge dans la journée, un problème
administratif sur le permis de construire déposé et des évolutions de celui-ci,
la prise de conscience par les nouveaux
co-présidents du Conseil de Quartier et
d’autres acteurs locaux des réalités du projet, font qu'une réunion est
finalement organisée en septembre au Centre Elisabeth pour essayer d'éclaircir
l'évolution du projet et les positions de chacun. Y participent la Mairie 20ème,
l'Equipe de développement Local (EDL), la SEMAEST, le Conseil de Quartier, le
Centre Elisabeth , diverses associations du quartier –dont la Bellevilleuse,
les AAB, la Forge de Belleville, la directrice de l'école Tourtille. L’objectif
est de définir les projets concernant les locaux en rez-de-chaussée sur rue et
sur le statut de l'accès en fond de parcelle ; nous y découvrons en outre
incidemment le remplacement des ateliers d'artistes (eux-mêmes ayant pris la
place des ateliers-logements initialement prévus au fond du programme, vers la
Forge) par des locaux d'activités, alors même que cela était un facteur
essentiel au lien entre les deux projets avant et arrière de la parcelle.
L'OPAC, soutenu par certains
élus du 20ème, se montre plus que réticent à un libre accès dans la
journée à la Forge pour préserver la tranquillité des occupants de l’immeuble
de l' avant de la parcelle. Nous avons insisté, lors de réunions avec l'OPAC ou
la Ville, en faveur d’une ouverture des grilles du passage d'accès à la Forge,
au moins dans la journée, puisque la Forge est censée s'ouvrir sur la quartier
par sa convention même…
La Ville exprime par
ailleurs une forte réserve sur l'implantation d'un lieu associatif consacré à
la musique dans le grand local du rez-de-chaussée sur rue pour les mêmes
raisons de nuisance sonores (alors que le projet architectural avait tenu
compte de cette très ancienne demande. De plus la Mairie du 20ème annonce clairement que
ce lieu ne pourra pas faire l'objet de subventions nécessaires aussi bien pour
son installation (isolation phonique) que pour son fonctionnement, forcément
"déficitaire". Dans ces conditions, nous sommes bien obligés de
constater que nous n’avons pas de vrai porteur de projet ni un dossier plus
étayé à apporter sur le fonctionnement et la viabilité financière de ce projet,
s'il ne fait plus l'objet d'un soutien de la Mairie.
C’est une remise en cause
totale du projet qui a alors commencé à émerger. La directrice de l'école
Tourtille, par exemple, et certains conseillers de quartier s'émeuvent que le
programme prévoit beaucoup de grands logements sociaux, ce qui aura des
conséquences sur la vie de la rue et surtout du surpeuplement des écoles du
quartier, et ce dans un contexte déjà difficile. La Bellevilleuse est partagée
entre le souhait exprimé par certains de repenser un nouveau projet moins
conflictuel entre l’avant et l’arrière de la parcelle, et le souhait de
conserver le projet initial en faisant en sorte que son fonctionnement assure
un vrai nouveau départ à la Forge. Pour les locaux sur rue et dans le passage
sous porche, la nécessité de trouver des occupants qui permettront une vraie
animation et attraction de ce passage vers la Forge vient de toute évidence en
contradiction avec les souhaits de l’OPAC, dont la préoccupation de la
tranquillité de ses résidents et cet argument ne peut être balayé.
Une autre piste évoquée
consisterait à reprendre un très ancien projet de la Bellevilleuse lors de
l'élaboration du plan de référence en 1998, à savoir un accès secondaire à la
Forge via le passage commun du 27/33 rue Ramponeau. Mais ce projet
nécessiterait aujourd'hui une refonte importante sur certains bâtiments qui
pourrait être envisageable avec l'appui de la SIEMP, mais difficile à mettre en
œuvre, et de plus viendrait en contradiction avec le souhait d'unité du lieu
pour l'ensemble de la parcelle en scindant plus encore l'avant et l'arrière de
la parcelle.
Concernant ces divers
aspects du problème, le Conseil de Paris a finalement adopté deux amendement de
Fabienne Giboudeaux, adjointe à l'urbanisme du 20ème, pour une
convention avec l'OPAC sur le maintien de l'aspect ouvert du passage, et pour
le maintien de la construction des trois ateliers prévus en fond de programme.
Restait à régler un dernier problème de surface excédentaire sur ce projet de
Bernard Huet nécessitant à minima une légère révision de ce projet pour une
acceptation du permis de construire.
Fin 2005, ce projet restait
encore susceptible d'être totalement repensé, voire remis à plat même sur sa
programmation. Il n'est pas déraisonnable, selon nous, de se poser la question
de savoir s'il est aujourd'hui judicieux de construire rue Ramponeau un
ensemble de grands logements sociaux, et de savoir à l'avance qu'un conflit
d'intérêt est inévitable entre l'OPAC et les habitants de cet ensemble
résidentiel, d'une part, et les utilisateurs de la Forge, d'autre part
(artistes ou public). L'exemple du "passage Mare-Cascades à l'autre bout
du quartier est hélas un précédent fâcheux qui peut nous faire craindre le pire
en la matière. L'idée évoquée par la Mairie du 20ème de créer ici
plutôt un foyer étudiant, dans la même configuration de bâtiments, nous paraît
une idée à creuser en raison du moindre risque de conflit de bruits et parce
qu’un foyer étudiant, de par sa population, peut se révéler "moteur"
d’un changement positif pour la rue. Concernant l'occupation du local
commercial sur rue, la Bellevilleuse pourrait imaginer des locaux d'activité extra-scolaires
liés à 1 projet pédagogique (cf. Cafézoïde -"café pour enfants" situé
quai de la Loire) et garder l’idée d’une occupation des locaux associatifs
conjointement par les associations La Forge de Belleville et les AAB,
auxquelles pourraient s’adjoindre une ou deux structures complémentaires. Un équipement pour la petite enfance a aussi
été évoqué mais semble se heurter à des impossibilités réglementaires.
Nous avons largement
participé à la rédaction d’un article dans le journal «Belleville notre
quartier » pour expliquer la situation sur l'ensemble de ces deux
problèmes (Forge et partie avant de la parcelle) et listant nos objectifs:
nécessité de l'unité du lieu, du maintien d'un projet au service du quartier,
avec les moyens nécessaires pour le porter, libre accès assuré au moins en
journée aux locaux du fond de parcelle (Forge), maintien des trois ateliers
prévus et engagement de la Ville et de l'OPAC que les locaux d'activité et
associatifs soient attribués en fonction de l'intérêt du projet des candidats.
Annexe n°6 Article "Belleville notre
Quartier" (co-rédigé par la Bellevilleuse)
En 2005, les derniers
programmes du projet de réhabilitation du bas-Belleville ont été livrés :
construction du 91 rue Julien Lacroix et des immeubles de l'îlot
Ramponeau-Lesage dont un très joli
immeuble 47 rue Ramponeau, réhabilitation du 49 rue Ramponeau et de l'école de
cette rue Ramponeau. Nous avons également été conviés à l'inauguration d'un des
immeubles les plus emblématiques de l'opération Ramponeau-Belleville, à savoir
la réhabilitation de l'immeuble du 5 rue Lesage, ancien hôtel meublé, sauvé non
sans difficulté de la démolition, après d'ultimes arbitrages en très haut lieu.
Cette opération a fait l'objet des soins les plus attentifs ; le résultat est
un ensemble de quelques logements organisés autour d'une petite cour et
desservis partiellement par d'anciennes coursives restaurées ou reconstruites à
l'identique. La Bellevilleuse y a été félicitée pour sa persévérance à défendre
cette réhabilitation et l’OPAC le fait visiter régulièrement comme témoin de
son nouveau savoir-faire.
De nombreux immeubles ont
par ailleurs fait l'objet de grosses réhabilitations par la SIEMP et sont
aujourd'hui terminées ou en voie de l'être : on peut citer en particulier, le
33 rue Ramponeau, le 45 rue de Tourtille; d'autres immeubles sont aujourd'hui
dans un processus identique rue Julien Lacroix ou de Tourtille par exemple.
D’autres nombreux immeubles, qu'ils soient en co-propriété ou appartenant à un
propriétaire unique, ont aussi connu des réhabilitation lourdes dans le cadre
de la fin de l'OPAH ou de l'OAHD : le 68 rue Julien Lacroix, le 43 rue de
Tourtille, le 10 rue Lesage, etc… D'autres programmes sont également à l'étude
ou en cours de démarrage (voir chapitre 2.1)
Le quartier a donc
aujourd'hui son visage "définitif", prévu lors de l'élaboration du
plan de référence en 1998, si l'on excepte les deux parcelles de la future
piscine de la rue Dénoyez et du 21/25 rue Ramponeau. Les visiteurs occasionnels
du quartier nous confient régulièrement à quel point le résultat leur parait
saisissant lorsqu'on le compare à ce qu'était le visage de ce quartier il y a
une dizaine d'années, transformation à laquelle les habitants du quartier se
sont habitués pour leur part progressivement.
Annexe N° 7: vues générales
des immeubles neufs ou réhabilités rues Ramponeau et Lesage et vue intérieure immeuble du 5
rue Lesage
En novembre 2003, un projet
pour la SIEMP avait été adopté par un jury auquel la Bellevilleuse avait
participé ; il concernait l'ancien hôtel meublé du 82 rue Julien Lacroix
(réhabilité) et la friche attenante du 84, qui elle sera reconstruite. Ce
projet dans cette première version nous semblait bien peu enthousiasmant et
bien "sage", mais un certain
nombre de réserves avait été faites par
le jury pour l'amender dans sa version définitive.
En début d'année 2005, après
qu’une tentative de squat assez violente ait eu lieu sur ce bâtiment, la Mairie
a organisé une nouvelle réunion à laquelle nous avons été conviés pour voir
l'évolution du projet. Le nouveau projet élaboré pour la parcelle du 84, un immeuble
de quatre étages qui viendra en complément de l’immeuble réhabilité du 82, est
à présent de facture plus contemporaine. Conformément aux souhaits du jury et
de la Bellevilleuse, un jour sera laissé entre les deux immeubles pour
permettre à la lumière de pénétrer dans la cour arrière de l’immeuble attenant
de la rue de Belleville (n°58) et garder une perception du jardin de cet
immeuble depuis la rue de Belleville. Un bâtiment à rez-de-chaussée fera le
lien entre les deux parties. Nous avons pointé toutefois que le jour entre les
deux immeubles, tel que présenté avec une cage d’ascenseur en saillie, risquait
de réduire considérablement les percées visuelles entre cette cour-jardin et la
rue de Belleville. Ce point sera donc revu par les architectes pour reélargir
la "faille " entre les deux bâtiments demandée par le jury.
L'ensemble fera office de
résidence sociale, gérée par l’association Aurore, implantée juste en face rue
de Belleville, dans le but de reloger de manière transitoire des personnes en
grande difficulté sociale. Des représentants des riverains (habitants du 58,
rue de Belleville), présents à cette réunion de présentation, n’y semblent pas
défavorables.
Concernant l'aspect formel
du projet, tout le monde s'accorde à souhaiter une architecture plus audacieuse
pour le bâtiment neuf, créant un véritable signe architectural fort à cet
emplacement stratégique, face à la place Fréhel. Un commerce serait installé au
rez-de-chaussée à l’angle de la rue de Belleville. L’association Aurore propose
l’ouverture d’un restaurant d’insertion ou restaurant associatif, ce qui nous
paraît un projet intéressant et que nous serions prêts à soutenir. Aucune
réunion nouvelle n'a été organisée en 2005.
Quant à l'aménagement de la place Fréhel, reporté
à la prochaine mandature, Fabienne
Giboudeaux, adjointe à l’urbanisme du 20ème arrondissement a annoncé que bientôt aurait lieu un
concours d’idées sur le destin de cet emplacement.
A l’initiative du conseil de
quartier et de l’adjointe à l’urbanisme plusieurs réunions sur le réaménagement
de cette place, située devant l’école maternelle Pali-Kao, ont été organisées.
En plus des associations, et acteurs sociaux, des parents d’élèves, riverains,
techniciens de la voirie étaient présents.
Après une écoute de l’exposé
des problèmes liées à l’usage de cette place et des demandes des uns et des
autres, le constat suivant en est fait.
L’aspect mort de cette place, lié à l’absence de tout local d’activité ouvert
sur celle-ci est souligné par tous. Par ailleurs, son utilisation régulière par
des jeunes adolescents comme terrain de football rend tout autre usage peu
compatible, et engendre un véritable conflit, avec les riverains en raison du
bruit qui se prolonge souvent tard le soir, et avec d’autres usagers potentiels
de cette place. Un problème particulièrement aigu concerne l’usage des grilles
de l’école utilisées comme but, ce qui représente une nuisance sonore
insupportable pour sa gardienne, et plus généralement gênante pour les autres
riverains.
Une réunion ultérieure du
conseil de quartier avec des architectes de l’APUR (Atelier Parisien
d’Urbanisme) a permis de définir nos souhaits communs de manière un peu plus
claire afin qu’ils puissent travailler sur un projet de réaménagement. Nos
demandes ont été les suivantes : réaménagement de la place elle–même et
plantation d’arbres supplémentaires pour y empêcher les jeux de ballons ou du
moins de football ; en particulier plantation rapide d’une rangée d’arbres
le long de la façade de l’école, en prolongement de l’alignement existant rue
de Pali-Kao ; démolition ou réaménagement du promontoire faisant office
d’accès bas au square pour un accès plus lisible de celui-ci vers la
place ; aménagement d’un espace
destiné de manière informelle aux jeux de ballon, situé plus haut, sur la rue
Julien Lacroix même, entre square et parc, éventuellement débordant sur le
square actuel redessiné et laissant évidement un passage pour les piétons rue
Julien Lacroix . Une variante pourra être étudiée pour situer ce terrain à
l’intérieur du square dans sa partie la plus éloignée des habitations. Enfin il
est souhaité que les bailleurs sociaux riverains (OPAC, RIVP) soient approchés
pour étudier la possibilité de transformer les logements donnant en
rez-de-chaussée directement sur la place en locaux d'activités. Sur les rues
Bisson et Picabia, d'autres locaux d'activités existants devront aussi faire
l'objet de réaménagement de façades.
Avec le Conseil de quartier
, nous avons nous même dessiné quelques ébauches de principes que nous avons
fait parvenir à l’APUR, afin que nos idées soient clairement comprises. Une
première ébauche de ce projet sera présentée dans le courant de l’année 2006.
On se souvient que nous
avions participé au processus de réhabilitation du foyer de travailleurs
africains de la rue Bisson. Un comité de soutien avait été créé dont la
Bellevilleuse était membre.
Aujourd’hui, le bâtiment est réhabilité et, après quelques tergiversations, les
résidents ont opté pour le statut d’occupants réguliers. Un des aspects de ce
projet comportait la création d'un restaurant associatif au rez-de-chaussée, et
des locaux ont été réservés à cet usage. L'association Koffoundé, créée par des
résidents du foyer pour porter ce projet a sollicité La Bellevilleuse et de
nouveaux acteurs plus spécialisés dans ce domaine pour participer à son
élaboration.
Plusieurs réunions ont eu
lieu, en début d'année d'abord, puis une relance a été tentée en octobre 2005.
Ce projet apparaît bien plus complexe à mettre en place pour des raisons
techniques et financières. Il semble qu’il soit nécessaire de servir 500 repas
par jour pour le rentabiliser, que la cuisine est loin d'être aux normes
requises, et située trop loin de la salle de restauration. Koffoundé cherche un
architecte bénévole pour étudier et proposer des solutions techniques à la
RIVP, pour entre autres, le percement d'un voile béton au rez de chaussée.
Faute de disponibilité et de
compétences, nous avons finalement renoncé pour le moment à nous impliquer dans
ce projet portant fort intéressant dans son principe et à qui nous souhaitons
de surmonter ces obstacles.
Depuis longtemps déjà,
l’idée de l’aménagement d’un jardin pédagogique à l’école élémentaire de la rue
de Tourtille avait été envisagée. Deux localisations étaient possibles :
l’une sur une parcelle contiguë, à l’arrière du 36 rue de Belleville,
appartenant à la SIEMP et en friche, l’autre à l’emplacement d’un local EDF à
démolir sur le terrain actuel de l'école. Ce projet avait fait l’objet d’un vœu
du Conseil de Quartier et était chaleureusement soutenu par la Bellevilleuse.
Son coût avait été estimé à environ 110 000 euros.
Cependant, l’équipe
enseignante de cet établissement scolaire a jugé que d’autres projets
pédagogiques étaient prioritaires pour cette école et qu’elle n’aurait pas le
temps de s’investir sur le jardin pédagogique. Malgré l’opportunité que
représentait cette friche du 36 rue de Belleville, sans le soutien de l’équipe
pédagogique, ce projet n’a pas été suivi d’effet et semble donc définitivement
abandonné.
L'implication de la
Bellevilleuse a été surtout sensible au niveau des travaux réalisés à
l'occasion du PLU et du PDP.
L'action sur le PDP a été
évoquée plus haut (paragraphe 1.2)
Concernant le PLU, l'année
2005 a permis avec la mise en place du nouveau Conseil de Quartier la création
d'une Commission d'Urbanisme qui s'est notamment exprimée à l'occasion de
l'enquête publique du PLU avec des demandes centrées sur les protections
patrimoniales, les linéaires commerciaux et la mise en place d'une Commission
de suivi et d'actualisation du PLU (voir aussi paragraphe 1.1)
En Avril, le nouveau
fonctionnement avec trois co-présidents plus un chargé de la communication se
met en place en remplacement de l'ancien président. Par ailleurs les
conseillers de quartier sont en partie renouvelés. Cette nouvelle équipe très
dynamique et pleine d'énergie a donc repris le travail en cours avec un nouveau
fonctionnement, plus collégial, permettant une meilleure répartition du
travail.
Plusieurs commissions sont
mises en place (vie locale, cadre de vie, parents-enfants, culture et
communication) produisant un travail concret
auquel nous participons très activement. On peut citer la parution
régulière du journal "Belleville notre quartier" pour lequel nous
amenons notre contribution régulière, que ce soit au niveau de l'élaboration,
de l'écriture d'articles et aussi de la diffusion. Nous sommes, par ailleurs,
évidemment particulièrement présent dans la commission cadre de vie. Cette
implication nous permet de renforcer la synergie avec les autres acteurs du
quartier et selon les cas de choisir d'agir seuls ou en tant que membre du
conseil de quartier comme on a pu le voir au long des pages de la première
partie de ce rapport d'activité. Nous
avons aussi largement participé à des manifestations ponctuelles d’animation (pique
nique dans le parc de Belleville et séance de cinéma en plein air devant la
Forge, organisée par l'association Belleville en Vue, au mois de juin)
Une initiative à citer au
niveau de la communication, un concours a été lancé pour la création d'un logo
du conseil de quartier ; finalement après débat, cette consultation a été
réservée exclusivement aux artistes de Belleville inscrits à l'association des
AAB. Nous avons été invités à participer au jury qui s'est réuni début 2006
La commission cadre de vie
du Conseil de Quartier Belleville (20ème) et la Commission
d'Urbanisme du Conseil de Quartier Bas-Belleville (19ème) se sont
rencontrées à en décembre pour travailler sur les questions relatives à
l'aménagement de la rue de Belleville dans sa partie comprise entre le
carrefour Pyrénées (jonction de la rue des Pyrénées et de l'avenue Simon
Bolivar) et le carrefour de Belleville (jonction du boulevard de Belleville et
du boulevard de la Villette). Il a été décidé de procéder à deux visites sur le
terrain, afin de visualiser les problèmes déjà recensés par les uns ou les
autres, repérer ensemble les dysfonctionnements les plus évidents, et tenter de
proposer des ébauches de pistes à suivre sur les réaménagements envisager .
Cette première réunion et
ces visites de terrain ont permis de partager une série de constats sur cette
voie qui sert de limite entre nos arrondissements, mais aussi et surtout d'axe
économique et de vie locale.
Ces constats concernent
principalement :
Une vitesse de circulation
trop importante à certaines heures et des encombrements bruyants à d'autres
heures.
Dans le
haut de la rue du côté 20è, un emmarchement qui à partir du 76 rue de
Belleville provoque un rétrécissement important du trottoir, créant une
situation inconfortable et très dangereuse pour les piétons.
Au métro
Pyrénées, un carrefour complexe et dangereux pour les piétons notamment du fait
de passages piétonniers peu visibles et très éloignés du carrefour.
A mi pente, la place Fréhel
est très peu occupée.
Dans le
bas de la rue, entre la rue Rampal et le carrefour de Belleville, la présence
de très nombreux camions ventouses qui servent de locaux de stockage et qui
font un effet de muraille
Au carrefour
de Belleville, une circulation et des traversées piétons difficiles ; un jardin
fermé qui n'apporte rien au quartier.
A partir de ces constats,
nous ferons en 2006 des propositions communes que nous aimerions voir étudiées
dans le cadre d'une mission globale, et concrétisées au fur et à mesure dans le
cadre du budget participatif voirie de nos arrondissements respectifs. (A noter
que le projet sera proposé par le Conseil de Quartier Belleville 20ème
au budget participatif voirie 2007)
En plus des projets généraux
d'aménagement du quartier déjà évoqués, nous avons été régulièrement consultés
par l'adjointe à l'urbanisme de la Mairie du 20ème pour donner notre
avis sur plusieurs projets architecturaux situés dans le quartier
.
Ainsi nous avons eu
l’occasion de nous prononcer sur un foyer étudiants qui doit être construit par
l'OPAC au 101 rue de Ménilmontant , sur un ensemble immobilier comprenant un foyer
d'étudiants et de logements sociaux au 21 rue Bisson, sur un important
programme de réhabilitation-reconstruction, rue de l'Ermitage par la SIEMP.
Nous avons également été consultés de manière plus informelle pour étudier la
réponse à donner à divers permis de construire délicats ou problématiques de
programmes privés, de transformations de locaux d'activités en logements,
situés sur le quartier Belleville et en particulier du bas-Belleville. Des
remarques sont alors apportées sur l'intégration au bâti environnant, sur les
choix esthétiques généraux, les matériaux employés, voire le fonctionnement des
bâtiments. Bien évidemment cette démarche n'est faite qu'à titre consultatif ,
mais peut parfois avoir des influences sur la réponse que la Mairie du 20ème
peut apporter à son accord.
Enfin, nous avons aussi été
conviés à des réunions de travail sur le projet du terrain « Carré de
Baudouin », à l'angle des rue de Ménilmontant et de des Pyrénées, suite au
rachat par la Ville de ce magnifique ensemble architectural. Il s'agissait de
donner, d'une part, notre avis sur l'aménagement du jardin, devenu public et
ouvert depuis quelques mois, d'autre part sur l'aménagement du bâtiment
principal qui doit accueillir divers services municipaux. Nous sommes particulièrement
intervenus pour tenter de modifier le programme prévu et le rendre plus
polyvalent et aussi sur l'aménagement des locaux qui seront destinés à recevoir
les bureaux des deux conseils de quartiers Belleville et
Pelleport–Télégraphe–Saint-Fargeau. Nous restons très vigilants sur ce
programme et sur divers détails d'aménagement et d'usage de ce lieu qui nous
l'espérons deviendra majeur dans le quartier.
Nous avons été conviés à
participer à un séminaire d'une journée sur Belleville qui a été organisé en
mai à l'école d'architecture de Paris-Belleville : le thème en était
"Belleville : figures d'un quartier populaire, entre mythes et réalités
" (histoire urbaine et histoire des habitants).
A côté des exposés des
spécialistes (architectes, urbanistes, historiens, sociologues…), une
exposition était organisée à partir de travaux d'enfants du quartier. La
Bellevilleuse a présenté l'histoire de l'association et son rôle dans la
sauvegarde du quartier. Divers intervenants présentaient leurs travaux ou leurs
réflexions dans ce cadre et la Bellevilleuse y a été citée à peu près par tous
et à de nombreuse reprises. Des débats ont eu lieu ensuite autour de ces
interventions.
Cette première journée sera suivie
ultérieurement d'autres colloques dans ce même cadre et devra déboucher sur une
publication.
Nous avons été sollicités
par l'association le Comité Métallos pour participer à l'organisation d'un
forum sur la participation des habitants à la vie locale à Belleville
(quartiers des 10ème, 11ème, 19ème et 20ème arrondissements autour
du métro Belleville)
L'objectif est d'établir un
diagnostic de la participation citoyenne à Belleville : qui participe ? place
des habitants peu présents dans la démocratie participative (jeunes,
migrants…), place des associations, place des conseils de quartiers, devenir
des demandes, processus de décision…
La forme et les thèmes du
Forum vont se construire au cours de l’année 2006. L'idée est de bâtir le
projet progressivement en agrégeant les partenaires intéressés par la démarche.
Ce premier travail est
réalisé par un petit groupe (3 à 4 personnes) appuyé au plan de la méthode par
l'ADELS (Association pour la Démocratie et l'Education Locale et Sociale, qui
édite la revue Territoires)
Avec un premier cercle de
partenaires, le plus représentatif possible, plusieurs réunions seront tenues
pour rendre compte de l’avancée du projet et de la préfiguration du forum à
venir.
Un deuxième cercle de
participants sera constitué sur la base d’entretiens, collectifs ou
spécifiques, auprès de toutes les catégories d’acteurs de Belleville dans
les domaines social, culturel, économique et sportif
Il s’agit, à terme,
d’émettre des propositions d’amélioration, élaborées avec le plus grand nombre
et de débattre avec les forces vives du territoire de Belleville qui œuvrent
dans ces divers domaines au cours d'un forum qui pourrait se tenir début 2007.
L'école de la rue Ramponeau
a réouvert cette année avec pour le moment seulement quelques classes et prend
un nouveau départ avec une nouvelle équipe pédagogique. La cour a été
notoirement agrandie et des locaux pédagogiques ajoutés, dans le cadre de la rénovation
totale qui y a été entreprise. On peut regretter toutefois que l'ascenseur qui
aurait du être construit à l'occasion des gros travaux entrepris ici n'ait pas
été réalisé. Le conseil d'école et le conseil de quartier réclament son
installation. Par ailleurs la nouvelle carte scolaire devrait permettre une
répartition plus équilibrée des élèves entre les deux écoles élémentaire
Tourtile et Ramponneau.
Le local de la Bellevilleuse
a régulièrement servi cette année pour les réunions de parents d'élèves des
écoles du quartier qui se sont beaucoup mobilisés sur les risques d'expulsions
que courent des enfants de familles sans papiers du quartier scolarisés dans
ces écoles.
Depuis près de huit ans, La
Bellevilleuse a mis son savoir faire et son expertise en matière d’enquête
sociale et d’accompagnement, acquis sur le quartier de Belleville, au service
d’autres quartiers parisiens, ce qui lui permet en retour d’avoir le personnel
nécessaire pour répondre aux demandes d’accompagnement social émanant de la
population du Bas-Belleville. Si les activités de la Bellevilleuse se sont
poursuivies, dans ces deux directions, en 2005, la fin de l’année a été marquée
par un important changement de cap
La Bellevilleuse a débuté en
2005 la mission pour laquelle elle avait été sélectionnée fin 2004 par la SIEMP
à l’issue d’un appel d’offres en vue de réaliser des diagnostics sociaux dans
des immeubles devant être libérés de leurs occupants en vue d’une
réhabilitation ou une démolition-reconstruction et/ou d’assurer le suivi social
de ces foyers dans le cadre de leur relogement.
Notre association a par
ailleurs achevé la mission de suivi social de familles retirées d’un habitat
pathogène pour être provisoirement installées dans des logements relais rue du
Surmelin dans le 20e qui lui avait également été confiée par la
SIEMP à l’automne 2003.
Pour mener à bien ces
missions, La Bellevilleuse a mis à disposition du personnel qualifié :
deux conseillères en économie sociale et familiale et deux accompagnateurs
sociaux.
Les missions
d’accompagnement au relogement sont l’objet de réunions de suivi qui permettent
d’aborder les questions de la localisation des relogements des foyers, de leur
suivi social (interface de La Bellevilleuse avec les bailleurs et les services
municipaux, montage des dossiers FSL, suivi post-relogement, etc.), de
l’organisation du murage des logements libérés et, en cas de nécessité, du
suivi médical des enfants avant et après relogement grâce à une meilleure
coordination des services de la Direction de l’action sociale, de l’enfance et
de la santé (DASES) et du Laboratoire d’Hygiène de la Ville de Paris.
Le rôle de La Bellevilleuse
consiste à préparer les familles aux propositions de relogement qu’elles vont
recevoir, celles-ci ne correspondant pas forcément à leurs attentes ; elle
les aide à réunir les papiers demandés par le bailleur pour examiner leur
candidature (justificatifs de la composition familiale, feuilles d’impôts,
fiches de paie des trois derniers mois…) et à prendre les rendez-vous
nécessaires pour visiter les logements ou signer le bail ; elle les
accompagne enfin dans les différentes démarches liées à leur installation dans
leur nouveau logement (souscription d’une assurance, résiliation des anciens
abonnements EDF-GDF et ouverture des nouveaux, commande de nouveaux meubles…).
Une fois le bail signé, les
salariés de La Bellevilleuse entreprennent les démarches nécessaires à
l’installation pérenne des familles dans leur logement. Ils engagent pour cela
leurs actions dans deux directions :
• d’une part, ils mobilisent
toutes les aides financières possibles pour aider à l’installation matérielle
de chaque famille. Ces aides financières concernent notamment le mobilier dit
de première nécessité comme les lits, les cuisinières ou les lave linge ;
• d’autre part, ils
encadrent les familles lors de leur installation dans le nouveau logement en
leur expliquant :
- les règles qui régissent
la vie dans les immeubles de logements sociaux : pas de linge aux
fenêtres, respect des parties communes qui ne peuvent ni servir à entreposer
des objets personnels ni être transformées en aire de jeux pour les enfants,
etc. ;
- les principes de paiement
des loyers : une grande vigilance est apportée à ce sujet car les foyers
se heurtent à plusieurs types de difficulté. Occupants sans titre, pour
certains depuis fort longtemps, il leur faut comprendre très vite que le
paiement du loyer est non seulement obligatoire mais aussi qu’il se fait à date
fixe. La mise en place de l’APL est également une source de difficulté car
pendant l’instruction des dossiers qui peut parfois prendre des mois, les
bailleurs appellent la totalité des loyers. Les familles éprouvent alors de grandes
difficultés à s’en acquitter. Puis la CAF verse l’arriéré de l’APL au bailleur
et pendant un laps de temps qui dépend à la fois de l’arriéré perçu par le
bailleur et du loyer résiduel qui reste à la charge de la famille, cette
dernière est dispensée de tout paiement. Cette situation met souvent à mal tout
le travail d’explication sur la nécessaire régularité de paiement des
loyers ;
- la nécessité d’équilibrer
leur budget, de bien différencier les charges fixes (loyers, EDF,
alimentation…) des autres charges, d’entretenir leur logement, etc.
L’ensemble de ces règles
sont également expliquées aux familles installées dans des logements relais à
l’occasion de rencontres individuelles ou collectives.
En ce qui concerne les
diagnostics sociaux, les missions consistent à réaliser, à la demande d’un
bailleur, un recensement de l’occupation d’un bâtiment afin de préciser le
nombre de foyers, la situation des foyers de nationalité étrangère, le statut
d’occupation des logements, la composition des ménages, leurs ressources, les
difficultés sociales auxquelles ils sont confrontées et leurs besoins en
matière de logement.
Ces missions sont réalisées
sur l’ensemble du territoire parisien mais nous permettent aussi d’avoir à
disposition le personnel social compétent pour répondre aux difficultés des
habitants du bas-Belleville.
Notre association reçoit les
familles en difficulté du quartier sur rendez-vous et une permanence sociale
est par ailleurs prévue tous les jeudis dans le local de La Bellevilleuse mais
les habitants du quartier ont souvent tendance à passer à l’improviste en
fonction de leurs disponibilités et de leurs urgences
Les familles en difficulté
du bas-Belleville ont en effet depuis longtemps pris l’habitude de venir nous
voir pour nous demander de les accompagner dans leurs démarches de demande d’un
logement social (constitution de dossiers, réunion des pièces requises, réponse
aux courriers, etc.) ou pour nous demander conseil lorsqu’ils sont confrontés à
un bailleur indélicat (non entretien du logement, refus de délivrer les
quittances, congé, etc.), voire pour aider à régler des problèmes d'ordre plus
personnel.
Régularisation des
situations locatives, défense du droit à vivre dans un logement décent,
accompagnement social, lutte contre le saturnisme, aide au redressement des
copropriétés : l'association a continué de jouer en 2005 son rôle de lieu de
ressources pour les populations les plus démunies du quartier.
Information, conseil,
orientation, aide au montage de dossiers, prise de contact avec les services
concernés, assistance juridique, rédaction de courriers, accompagnement aux
rendez-vous : cette « boîte à outils » sociale vise à répondre à
toutes la palette des besoins de ces populations, dans le domaine du logement
bien sûr, mais pas exclusivement.
Pour l'essentiel, font appel
à La Bellevilleuse :
• des foyers du parc privé
qui effectuent des démarches pour un logement social et qui font appel à nous
pour que nous les conseillions et les accompagnions.
• des familles qui veulent
faire respecter leurs droits face à un bailleur. Ce sont le plus souvent des
foyers résidant dans des immeubles appartenant à des propriétaires uniques ou
acquis par des marchands de biens et qui sont confrontés à des problématiques
telles que des loyers trop élevés, le refus du bailleur de délivrer des
quittances ou de procéder aux travaux ou réparations nécessaires ou encore des
tentatives d’éviction abusives.
L'association joue un rôle
d’interface entre ces foyers, le plus souvent d'origine immigrée, qui cumulent
les difficultés, et les divers services et acteurs avec qui ils sont en
interaction (assistantes sociales, bailleurs, services municipaux,
propriétaires…). Ce sont souvent des personnes qui ne maîtrisent ni notre
langue (parlée et encore moins écrite), ni les démarches administratives et qui
ne parviennent pas à faire respecter leurs droits. Nous assurons auprès d’elles
un rôle de référent : elles nous informent de leur situation, nous les
assistons et les conseillons. Nous sommes souvent les seuls à posséder une
vision globale de leur situation grâce à notre implantation locale et à la
confiance qu’elles nous accordent.
En fin d'année 2005, les
membres du conseil d’administration de La Bellevilleuse se sont interrogés sur
la suite à donner à aux missions d’accompagnement. En effet, le second semestre
2005 a été marqué par le départ, pour des motifs variés, des plus anciens de
nos salariés, ce qui s’est traduit par une surcharge de travail pour l’équipe
de bénévoles : organisation et réalisation des entretiens d'embauche,
transmissions des dossiers à assurer, gestion administrative et comptable
accrue… Le constat rétrospectif d’une difficulté à articuler les activités des
salariés et celles des bénévoles et l’impossibilité à constituer, au cours de
l'automne 2005, une petite équipe de bénévoles suffisamment solide et pérenne
pour assurer, au quotidien, la formation et l’encadrement des salariés, a
conduit le conseil d’administration à prendre la décision d’arrêter les
missions d’expertise et de suivi au relogement.
Cette décision nous a conduit à chercher et à trouver un
accord, avec la SIEMP (avec laquelle nous avions un contrat renouvelable que
nous aurions pu conserver encore trois ans) et l’association le Refuge, afin
que cette dernière « reprenne » nos missions et notre équipe de
salariés, ainsi que notre local de la rue Ramponeau. Ces transferts, négociés
au cours des derniers mois de l’année 2005, sont devenus effectifs le 1er
février 2006. Les accords conclus nous permettent, cependant, de conserver
l’usage d’une partie du local pour nos activités bénévoles.
Enfin une des salariées du Refuge, notre ancienne
secrétaire générale, continuera à assurer les permanences sociales
hebdomadaires pour le quartier; ces prestations resteront, elles, prises en
charge financièrement par la
Bellevilleuse tant que cela restera possible.
La question nous est
régulièrement posée, à quelques variantes près, depuis plusieurs années :
maintenant que la mairie ne veut plus raser le quartier, maintenant que le plan
de référence du Bas–Belleville a été adopté, maintenant que de nombreux
immeubles ont été réhabilités, maintenant que les habitants des logements les
plus insalubres ont été relogés… Que fait la Bellevilleuse ? Sert elle encore à
quelque chose ?
Le quartier a été sauvé
d’une démolition donnée comme certaine, il y a seize ans. De 1996 à ces
dernières années, ses habitants les plus vulnérables ont été, pour ceux qui le
souhaitaient, relogés dans le quartier, dans des logements neufs ou dans des
logements progressivement réhabilités. Le quartier a pu bénéficié, en outre, de
dispositifs d'aide à la réhabilitation que nous nous sommes efforcés d’ajuster aux
problématiques spécifiques du Bas-Belleville afin de les rendre opérationnels.
C’est ainsi que l’OPAH a pu, par exemple, bénéficié d’un syndic social pour les
immeubles en très grande difficulté ou encore d’un fond de préfinancement, afin
d’éviter aux propriétaires les plus démunis d’avoir à assurer l’avance des
fonds.
La fin des années 1990 a été
marquée par un souci de faire bénéficier d’autres quartiers de Paris de
l’expérience acquise, en matière d’enquête sociale et de suivi de relogements,
sur le Bas-Belleville. C’est ainsi que nous avons réalisé de nombreuses
missions pour des partenaires divers (Fondation Abbé Pierre, Préfecture,
SIEMP…), missions qui ont enrichi, à leur tour, le savoir faire de
l’association.
Les années 2000 se sont
traduites par la prise en charge de nouvelles problématiques que nous
avons contribué à faire émerger (école en déshérence, désertification
commerciale, organisation du « vivre ensemble ») ou dont nous nous
sommes saisis en vue de les faire évoluer (quartier vert, préservations
patrimoniales et commerciales dans le cadre de l’élaboration du PLU). Ceci,
tout en continuant, depuis plus de quinze ans, à répondre encore et toujours
aux demandes des habitants les plus vulnérables du quartier et les conseiller
dans leurs démarches administratives, bien au-delà des seules questions
touchant au logement.
L’arrêt des activités
d’accompagnement au relogement marque un tournant important pour La
Bellevilleuse. En renonçant à l’essentiel de ses recettes, en se privant de
salariés, La Bellevilleuse a fait un choix difficile mais responsable, fondé
sur une conception exigeante de ses missions et de ses activités. La
Bellevilleuse entend poursuivre sa route à l’écoute du quartier, attentive à
ses habitants et à leur diversité, toujours soucieuse de ceux qui ont des
difficultés pour faire entendre leur voix. Les chantiers ne manquent pas :
urbanisme, déplacement, revitalisation commerciale, environnement, forum
citoyen, problématiques communes au 19ème et 20ème
arrondissement…
ANNEXES
Annexe
N° 1 Le PLU : exemple de courrier au commissaire enquêteur
Annexe
N° 2 le PLU exemple évolution linéaire commercial protégé
Annexe N° 3 Extrait
cartographique PLU (version finale)
Annexe N° 4 Fête
inauguration rue de Tourtille (mai 2005)
Annexe n°6 Article "Belleville notre
Quartier" sur La Forge et le 21/25 rue Ramponeau
(co-rédigé par la
Bellevilleuse)
Annexe N° 7: vues générales des immeubles neufs ou
réhabilités
rues Ramponeau et Lesage . Vue intérieure immeuble
du 5 rue Lesage